Pourquoi une planche sur La Fayette ?
La première raison, vous vous en doutez bien, c'est le nom de notre Loge. Pourquoi lui avoir donné
le nom de ce personnage.
Et d'abord qui était-il ?
Il fait partie de ces figures historiques que tout le monde connaît sans pour autant avoir une vision
claire du rôle qu’il a pu jouer; au delà de son combat pour l’indépendance des Etats unis d’Amérique
La seconde est qu’au fur et à mesure que j’ai découvert sa vie, je me suis passionné en réalisant à
quel point elle est romanesque. La Fayette, tous ses gestes et ses actions étaient emprunts d’une
sorte de passion romantique et naïve pour la liberté. Sa vie fut aussi un roman par les événements
qu’il a connus, puisqu’entre 1757, sa naissance, et 1834, sa mort, il a connu et participé à tous les
grands bouleversements politiques du monde occidental. De la révolution américaine à la Chute de
Bonaparte, de la Révolution française aux journées de 1830 en passant par la fuite du roi à
Varennes, LA FAYETTE a été dans chacun de ces événements un acteur de premier rang.
Si je devais m’étendre sur tous ces événements, j‘en aurais pour des heures et vous vous
seriez endormis bien avant que j’aie terminé.
Je vais donc essayer de m’en tenir au plus important.
Bon on commence ....
1/ Les années de formation
Notre Marquis a toujours été marqué par son enfance à la campagne.
Né au château de Chavaniac, en Haute-Loire, le 6 septembre 1757, Il fût baptisé le lendemain à
l'église de Saint Roch de Chavaniac sur l'évêché de Saint Flour. Son acte de baptême nous apprend
que : « Marie-Joseph Paul Yves Roch Gilbert du Motier, marquis de La Fayette, est le fils du très haut
et très puissant seigneur, Monseigneur Michel Louis Christophe Roch Gilbert du Motier, marquis de
La Fayette, baron de Vissac et de la très haute et très puissante dame, Madame Marie-Louise Julie
de la Rivière. Excusez du peu...
Il connaîtra peu son père, chevalier de Saint-Louis, colonel aux grenadiers de France qui sera tué
à la bataille de Minden sous les coups de canon du colonel Anglais Phillips à vingt-sept ans le 01er
Août 1759.
La Fayette n’avait pas encore 2 ans.
LA FAYETTE grandit dans un foyer qui compte au départ 4 femmes : sa mère, sa grand-mère et deux
tantes. Puis sa mère retourne à Paris, le confiant à sa grand-mère et ses tantes. L’essentiel de son
enfance se passe dans les champs, les bois et les montagnes à battre la campagne avec les gamins
du cru. Il est donc au cœur du monde rural, il le connaît bien et connaît aussi les gens du peuple :
d’ailleurs il participe chaque année à la moisson.
Cette enfance à la campagne n’est pas sans influence. Il y acquiert la force physique, un vrai sens
de l’orientation, une capacité à s’adapter à des conditions de vie difficiles. Ces qualités lui seront très
utiles sur les champs de batailles.
Un gamin chevaleresque : à 9 ans, il veut partir pour capturer la bête du Gévaudan. Il fait même son
paquetage…
Il cherche déjà à se couvrir de gloire.
L'enfant aura pour précepteur un Jésuite. La lecture de Télémaque lui enseigne l'odieux du
monarque, l'intraitable absolutisme royal. Sous le récit virgilien courait une acerbe satyre contre Louis
XIV et la monarchie.
Le jeune élève apprenait ces notions de Fénelon, nouvelles pour lui et bien dans la lignée des
Jésuites de l’époque :
- Tous les hommes sont frères.
- La guerre est le plus grand des maux, les conquêtes relèvent de l'injustice.
- Le roi est fait pour ses sujets et non les sujets pour le roi.
- Toute organisation sociale doit reposer sur la vertu.
- La nature est bonne, l'hum anité est bonne, aimons-nous et soy ons bons…
A l'hiver 1769, il perd presque en même temps sa mère et son grand père, ce qui lui vaut d'hériter
de toute la fortune de la famille, que son grand père avait prudemment cachée. Il devient une des
fortunes du Royaume, avec 150.000 couronnes de rentes annuelles.
Parallèlement à ses études, il suit une formation militaire chez les mousquetaires du roi. En 1772, il
interrompt définitivement ses études et entre dans l’arm ée chez les mousquetaires.
Le Duc d’Ayen de Noaille , homme de la Cour, cultivé, proche des libéraux et Franc-Maçon remarque
ce jeune homme, un bon parti, noble et riche. La Fayette a 16 ans quand il le marie à Adrienne, sa
fille, qui a 14 ans et demi.
Ainsi La Fayette entre dans une riche famille, importante, et très en Cour à Versailles. Le mariage
sera célébré en grande pompe le 11 avril 1774.
LA FAYETTE devient, avec l’appui de son beau-père, capitaine de l’armée, même s’il ne peut
commander effectivement qu’à 18 ans.
Ecoeuré par les mondanités, Il part améliorer ses connaissances militaires en garnison à Metz. Il y
retrouve, ainsi que plus tard dans les loges militaires, beaucoup de libres penseurs qui affichent un
libéralisme très indépendant.
Mais il s’y ennuie aussi quelque peu et du coup il en profite pour lire les philosophes des Lumières,
les livres d’histoire et de géographie.
Il semble qu’il ait été initié à 18 ans à Paris au sein de la Respectable Loge La Candeur.
Mais il n’existe aucune certitude à savoir où et quand le MARQUIS DE LA FAYETTE a été initié,
beaucoup de loges tant françaises qu'américaines affirmant que c'est chez elles que cela s'est fait.
Et au cours de son existence, il a visité tant de loges, tant en France qu’en Amérique, devenant affilié
d’honneur de beaucoup d’entre elles.
Aucun document authentique ne prouve qu'il a été initié dans telle ou telle loge. Tout ce dont on est
certain, c’est qu’il était Franc-Maçon.
2/ L’aventure américaine
Il rêve toujours de gloire au nom de la liberté
A l'époque Metz est la plus grande place forte de France et ses casernes, les plus belles d'Europe,
abritent plus de 10.000 soldats. Metz est aussi un foyer de vie mondaine … et maçonnique
Le 8 août 1775, le gouverneur de Metz, le Maréchal de Broglie organise un dîner auquel participe son
Altesse Royale le duc de Gloucester, frère du roi George III, et son épouse. Le duc de Gloucester
est un franc-maçon, pourfendeur des Stuarts…et des loges maçonniques jacobites.
A la même table se trouve le Vicomte De Noailles et son beau frère le jeune marquis de La Fayette.
Le frère du Roi parle de nombreux sujets concernant tous l'Amérique.
Il évoque même un nom, celui d'un certain GEORGES WASHINGTON, un bon gentilhomme que les
révoltés ont pris pour chef et l'ont nommé Général après un Congrès, le 15 juin de cette année.
On y évoque le conflit entre l’Angleterre et les colons américains, qui ne veulent plus payer les taxes
décidées par le parlement de Londres.
C’est le déclic pour La Fayette qui écrit à propos de l’Amérique « Dès l’instant où j’ai su qu’elle
combattait pour la Liberté, j’ai brûlé de désir de verser mon sang pour elle ; les jours où je pourrai la
servir seront comptés pour moi, dans tous les temps et dans tous les lieux , parmi les plus heureux
de ma vie »
La réussite de la révolution américaine serait un coup dur pour l’Angleterre, ce qui arrangerait bien
la France. Le Roi souhaiterait, mais sous couverture, aider les insurgés (matériel, canons, uniformes,
munitions) tout en gardant des relations diplomatiques normales avec l’Angleterre. Le matériel serait
emmené dans des bateaux français vers les Antilles, où des bateaux américains le récupérerait. C’est
Beaumarchais qui monte l’opération pour le Roi de France, avec un certain succès puisque pendant
2 ans, 80% des fournitures de l’armée des insurgés seront d’origine française. Parallèlement, la
France appuie l’arrivée d’un émissaire du parlement américain à Paris, Silas Deane.
Pendant ce temps, le Maréchal de Broglie, quelque peu en disgrâce à Paris, se verrait bien jouer un
rôle en Amérique. Il commence donc à monter une opération avec le soutien financier de La Fayette
notamment. LA FAYETTE rencontre Silas Deane, qui de son côté cherche à recruter des volontaires,
en leur distribuant des grades dans l’armée américaine. LA FAYETTE est donc nommé général.
A Paris, en décembre 1776, il rencontre Benjamin Franklin, autre Franc-Maçon Américain qui lui
remet une lettre de recommandation pour le Président du Congrès.
Les choses ne se passent pas aussi facilement que prévu. La FAYETTE prévient sa femme et sa
belle famille de ses intentions. Mais le roi considère que LA FAYETTE est trop proche de la Cour et
risque de compromettre les relations diplomatiques avec l’Angleterre.
C’est donc contre la volonté de sa belle famille et du Roi de France, bravant un ordre royal, passant
illégalement la frontière espagnole, et ordonnant de faire le voyage sans escale (pour ne pas être
arrêté) que La Fayette s’embarque pour l’Amérique, à 19 ans sur La Victoire. Il part le 20 avril et
arrive le 13 juin dans la baie de Georgetown.
A Versailles, son geste commence à être salué officieusement et sa femme est recherchée comme
l’épouse d’un héros. Voltaire se présente à elle et appelle son époux « héros du nouveau monde »
en espérant qu’il devienne le « Héros des deux mondes ».
En arrivant le 15 juin 1777 en Caroline du Sud, notre “héros” vend le bateau et la cargaison pour
financer le voyage jusqu’à Philadelphie, siège du pouvoir politique des insurgés.
3/ Les marches de la gloire
Mais les américains se méfient de ces engagés volontaires qui veulent obtenir des grades ronflants
et des salaires importants. Ils sont réticents à traiter avec des individus isolés tels que La Fayette et
ses compagnons. Leur réception est courtoise sans plus. LA FAYETTE propose alors de se battre
gratuitement en simple soldat.
Grâce à la lettre de Benjamin Franklin, Il obtient finalement le grade de major général mais ne
commandera pas de division face à l’ennemi. Pour obtenir davantage, il lui faut convaincre le chef
des armées américaines, Georges Washington, Franc Maçon lui aussi, de passage à Philadelphie.
Leur rencontre est un véritable coup de foudre fraternel. Georges Washington l'accueille a bras
ouvert, impressionné par la franchise et la détermination de LA FAYETTE. De son côté, La Fayette
voit en son frère américain le père qu’il n’a pas eu le temps de connaître. Il écrit ceci à son beau père,
le duc de Noailles : « J'admire tous les jours davantage la beauté de son caractère et de son âm e.
Son nom sera révéré dans tous les siècles par tous les am ateurs de la liberté et de l'humanité » .
On ne sait quand avec précision, mais La Fayette, sera ensuite affilié à la loge « L'Union américaine»
dont le Vénérable Maître était Georges Washington. Loge qui regroupait la plupart des chefs
compagnons d'armes pour l'indépendance.
Cependant, l’armée américaine manque d’équipement, d’armement mais aussi de discipline.
Le 11 septembre 1777, LA FAYETTE doit rejoindre avec une troupe de quelques centaines
d’hommes le général Sullivan. Au cours du combat, LA FAYETTE parvient à remobiliser des hommes
qui tentaient de déserter. Alors qu’une balle lui a traversé la jambe, il se remet en selle et continue
à regrouper ses hommes.
D’une bande de fuyards, il fait une troupe disciplinée et verse pour la première fois son sang pour la
liberté.
En décembre 1777. dans le camp de Valley Forge, Pennsylvanie, LA FAYETTE partage les rudes
conditions de vie des hommes. Il reçoit le commandement d’une division, en récompense de sa
conduite à Haddenfield où en simple mission de reconnaissance, il bat un groupe de 300 britanniques
entraînés.
En janvier 1778, il reçoit l’ordre de prendre le commandement de l’armée du Nord (3.000 hommes)
pour libérer le Canada. Mais il n’en reçoit qu’un millier, insuffisant pour son incursion au Canada. A
la frontière, des tribus indiennes se sont regroupées. LA FAYETTE se rend seul auprès des indiens,
choisit de s’exprimer en français, et négocie un traité d’alliance avec les américains. Les indiens le
baptisent Kayewla, cavalier intrépide.
En mai 1778, la France signe une alliance militaire avec les Etats-Unis. C’est lui que le Congrès
américain envoie à Paris en janvier 1779 pour négocier des moyens supplémentaires. Toutefois, en
arrivant, LA FAYETTE est assigné à résidence chez sa belle famille car il a enfreint un ordre du Roi.
Mais sa réputation de héros est telle que le tout Paris vient le visiter à l’hôtel des Noailles.
Seule consolation, le petit fils de Benjamin Franklin lui apporte, sur ordre du Congrès, une belle épée
d'Honneur.
En cette année 1779, ce qui rend très heureux La Fayette est la naissance de son fils , alors qu'il a
déjà deux filles Anastasie et Virginie. Il prénomme son fils Georges-Washington.
La Fayette rédige un plaidoyer où il préconise une intervention en Amérique, idée qui suit son chemin
dans l'esprit du Roi. Il obtient de celui-ci l’envoi d’un nouveau corps expéditionnaire en Amérique.
Mais le roi lui préfère Rochambeau, plus expérimenté, pour commander cette troupe de 6.000
hommes. La Fayette n’a que 21 ans
Alors, Il affrête un nouveau bateau “L’Hermione” et retourne en Amérique.
Durant toutes les batailles il reste un général américain et ne commande aucune troupe française.
Finalement il obtient une nouvelle victoire à Richmond contre le général Philips, celui là même qui
commandait les forces anglaises lors de la bataille où son père fut tué.
Après une dernière bataille à Yorktown, la capitulation anglaise est obtenue le 18 octobre 1780. LA
FAYETTE écrit alors « L’humanité a gagné sa bataille, la liberté a maintenant un pays ».
4/ La Fayette et la Révolution française
A son retour en 1782, Après des retrouvailles familiales, LA FAYETTE devient peu à peu un familier
de la famille royale et il est applaudit à la Cour comme à la ville en héros. Il dansera même avec la
Reine Maire Antoinette au grand bal le 06 juin.
Au cours du même mois, il rencontre souvent Franklin et se fait affilier le 24 juin à la R…L… Saint
Jean d'Ecosse du Contrat Social
Mais à partir de 1787, les relations avec le Roi se dégradent. Prenant exemple sur l’Amérique, LA
FAYETTE critique la trop grande centralisation du pouvoir.
Le pays est en crise, et le gouvernement propose au roi de convoquer une Assemblée des notables,
représentant les 3 ordres, (La Fayette en est), afin de faire approuver les mesures destinées à sauver
les finances de l’Etat. L’Assemblé se réunit le 22 février 1789. C’est un échec.
LA FAYETTE s’illustre en demandant notamment, une diminution des impôts des plus pauvres
compensée par une taxation du luxe, l’abolition des lois qui frappent les protestants, et appuie la
convocation des états généraux pour voter ce que l’on appellerait aujourd’hui un plan de rig ueur.
Il participe aux états généraux, comme élu de la noblesse mais soutenant systématiquement les
propositions du tiers état. C’est très inconfortable car durant toute la révolution, il sera considéré
comme un traître en puissance par la noblesse, du fait de ses prises de positions, mais aussi par les
révolutionnaires, du fait de sa situation d’aristocrate. Mais il n’en a cure. Il milite pour une véritable
assemblée exerçant le pouvoir. Il dépose le 11 juillet une “déclaration des droits européens de
l’homme et du citoyen” à l’Assemblée. Ce texte sert de base à la Déclaration des Droits de l’Homme
et du Citoyen adoptée le 26 août 1789. Texte proclamant l'égalité des citoyens devant la loi, les
libertés fondamentales et la souveraineté de la Nation, apte à se gouverner au travers de
représentants élus.
5/ Le sauveur de la Monarchie
En octobre 1789, Philippe d’Orléans, Grand Maître du Grand Orient de France, fomente un complot
destiné à ramener la Cour à Paris afin qu’elle soit sous la pression du peuple et de la Constituante.
Il monte de toute pièce une manifestation de femmes venant demander du pain à Versailles,
accompagnées de la garde nationale. LA FAYETTE arrive trop tard sur les lieux du rassemblement
pour empêcher le départ. Il arrive à Versailles à minuit. Au lever du soleil le 6, des manifestants
s’engouffrent à travers une grille entrouverte et pénètrent dans le palais. Leur objectif est de trouver
Marie Antoinette, la reine étrangère, l’Autrichienne, accusée d’affamer le peuple. Face à la foule qui
se regroupe dans la cour du palais, LA FAYETTE conseille au monarque d’accepter de rentrer à
Paris. Le roi accepte et se fait alors acclamer au balcon. La foule demande ensuite à voir la reine.
Des fusils sont braqués.
LA FAYETTE a cette idée moderne de mise en scène de la vie politique. La Fayette rétablit le calme
en apparaissant au balcon avec le Roi, la Reine et le Dauphin. « La Reine a été trompée, dit La
Fayette, elle promet d'être attachée au peuple com me Jésus Christ à son Eglise ». Puis Il s’incline
et lui baise la main. Par ce geste, il sauve à la fois la Reine et le régime.
La fête de la Fédération, le 14 juillet 1790 est l’un des grands moments de gloire de La Fayette à la
tête de la Garde Nationale. C’est lui qui préside la Fête : sa popularité et son prestige sont immenses.
Cette fête marque l’alliance du roi, de la constitution et de la nation. Un amphithéâtre accueillant
20.000 personnes, un autel de la patrie pour la messe sont installés sur le cham p de mars.
Après la messe, célébrée par Talleyrand, LA FAYETTE prononce le serment; « je jure d’être à jamais
fidèle à la nation, à la loi et au roi, de maintenir la constitution décrétée par l’Assemblée Nationale et
acceptée par le roi, de protéger, conformément aux lois, la sûreté des personnes et des propriétés,
la libre circulation des subsistances, dans l’intérêt du royaume, et la perception des contributions
publiques… de demeurer uni à tous les français par les liens indissolubles de la Fraternité ”.
Les fédérés prêtent serment au roi et le roi prête serment aussi : “je jure à la nation d’employer le
pouvoir que m’a donné l’acte constitutionnel de l’Etat à maintenir la constitution décrétée par
l’Assemblée Nationale et acceptée par moi”.
A un moment, il pourrait prendre le pouvoir. Il a fait partir Philippe Egalité à Londres à l’issue de
l’épisode de Versailles, il fait suspendre la publication de l’Ami du Peuple, qui appelle régulièrement
à la violence, et fait arrêter Marat. Mais, même s’il éprouve une préférence pour la République, il
pense à ce moment que l’urgent est de ramener l’ordre et de pacifier le pays, en donnant au roi un
pouvoir équilibrant celui de l’Assemblée dans le cadre d’une monarchie constitutionnelle. Le 11 février
1790, il fait arrêter 200 émeutiers, ce qui lui vaut les félicitations de l’Assemblée.
Mais il est dans une position de centriste, intenable pour l’époque. Les aristocrates ne pardonnent
pas à LA FAYETTE d’avoir obligé le roi à prêter le serment civique envers l’Assemblée. A l’opposé,
les plus révolutionnaires n’acceptent pas son zèle à maintenir l’ordre public et à soutenir le régime.
Les 2 clans le haïssent.
Le 21 juin 1791, le roi fuit Paris, jouant un mauvais tour à LA FAYETTE.
Danton demande le retour du roi ou la tête de LA FAYETTE, qui commence à être vu comme le
complice de cette fuite. La Fayette invente la fable d’un enlèvement du roi par des comploteurs il
envoie un ordre général de recherche et d’arrestation sur tout le territoire. Il est arrêté à Varennes.
Lorsque le roi revient, LA FAYETTE et quelques gardes ont bien du mal à assurer sa protection. Les
aristocrates ne lui pardonneront pas son acharnement contre le roi et les révolutionnaires pensent
qu’il a laissé faire.
Le 17 juillet 1791, il perd ce qui lui reste de prestige auprès des révolutionnaires. Des pétitionnaires
viennent déposer sur l’autel de la patrie au Champ de Mars une pétition pour la mise en accusation
du roi. La foule se regroupe et cela tourne à l’affrontement général. La garde nationale qui tente de
rétablir l’ordre est visée et tire sur la foule. Le Maire de Paris décrète la loi martiale.
Mais cela n’arrête pas les attaques contre la garde. Pour faire cesser le tir, LA FAYETTE est obligé
de se mettre physiquement devant un canon de la garde qui allait ouvrir le feu.
Le 13 septembre il fait décréter une amnistie générale contre les émeutiers, mais il apparaît
définitivement comme le soutien du monarque et démissionne quelques jours plus tard.
Un peu comme Georges Washington après la bataille contre l’Angleterre qui se retire en Virginie, LA
FAYETTE se retire en Haute Loire. Son travail est accompli et il laisse à d’autres la lutte pour le
pouvoir politique. Marie Antoinette, pleine de rancoeur, fait échouer son élection comme maire de
Paris.
Alors, il se fait élire chef de la garde nationale et quand Louis XVI, sous pression de l’Assemblée,
mobilise 350.000 hommes, LA FAYETTE prend le commandement de l’armée de l’Est. Très contesté
à Paris, il montre sur le terrain ses capacités militaires.
Mais La Fayette c’est La Fayette et durant cette campagne militaire, il ne peut s’empêcher d’écrire
à l’Assemblée pour faire passer une loi contre les clubs (jacobins et cordeliers) et préserver le pouvoir
royal.
A ce moment, à l’Assemblée, tout le monde veut sa tête. Il soutient le roi qui refuse de proscrire les
prêtres réfractaires. Il est vu comme un général factieux en puissance. On fait courir des rumeurs sur
sa volonté de faire marcher ses troupes vers Paris.
Robespierre déclara à l’Assemblée «Tant que LA FAYETTE sera à la tête des armées, la liberté sera
en danger».
Le 16 août, alors que l’Assemblée est dissoute et le roi suspendu, les jacobins demandent son
arrestation (pour sa fidélité au roi). Le 17 août son commandement lui est retiré. Le 19 son arrestation
est ordonnée. Il essaie alors de fuir en gagnant un pays neutre, mais il est fait prisonnier par les
autrichiens.
La République est proclamée le 21 septembre 1792. Les biens de LA FAYETTE sont saisis. Adrienne
est arrêtée et demande à rejoindre son mari prisonnier à Olmütz avec leurs deux filles, elle envoie
leur fils chez Georges Washington. Ils resteront 5 ans prisonniers dans des c onditions extrêmes.
Il est libéré le 19 septembre 1797, sous les assauts de Bonaparte.
Une nouvelle Constitution entre en vigueur le 25 décembre1797 (4 novembre an VIII de la
République). Bonaparte, premier consul, va prendre des mesures, et annoncer aux français la
réconciliation et la paix. Un arrêté consulaire autorise 31 « individus » à rentrer en France. Parmi eux,
Barrès, La Rochefoucauld, et…La Fayette qui va revoir Paris. La popularité de La Fayette étant
intacte, Bonaparte l'oblige à éviter tout éclat et lui impose silence.
Ses idées ne changent pas, il en veut toujours à ceux qui ont condamné le roi et condamne le coup
d’Etat de Napoléon.
Ses relations avec Bonaparte sont celles d’une impossible amitié et d’une incompréhension
grandissante.
LA FAYETTE est un opposant toléré parce qu’éloigné.
Joseph Bonaparte fait rencontrer LA FAYETTE à Napoléon, à l’occasion d’un dîner célébrant le
nouveau traité d’amitié entre la France et les Etats Unis. Napoléon Bonaparte veut faire admettre à
LA FAYETTE qu’après tout ce qu’ils ont vécu, les français ne sont plus si attachés à la liberté. Mais
LA FAYETTE écrit à Bonaparte «c’est à vous de donner la liberté, c’est de vous qu’on l’attend». Il
suspend toute relation avec lui après la création de l’empire.
LA FAYETTE est l’homme d’une seule idée, la liberté, qu’il faut entendre comme la démocratie. Il
refuse 2 fois un poste de sénateur, le conseil général de la Haute Loire, l’ambassade de France aux
USA (au prétexte d’être citoyen américain), le poste de gouverneur de Louisiane (1803), la légion
d’honneur (car il est contre cette institution).
Au moment du plébiscite de 1802 sur le consulat à vie, LA FAYETTE écrit sur le registre « je ne puis
voter une telle magistrature jusqu’à ce que la liberté publique soit garantie. Alors je donnerai ma voix
à Napoléon Bonaparte ».
6/ Décès d’Adrienne
Adrienne, mal remise des conditions de leur exil, meurt le 24 décembre 1807.
Amoureuse de La Fayette depuis ses 14 ans, elle avait su dépasser les situations inconf ortables
Elle avait embrassé la cause de La Fayette, elle avait progressivement pris de plus en plus de place
dans sa vie. Il l'associait à toutes ses grandes décisions... Il disait “Elle, qui élève les enfants, se
comporte en femme politique de talent et en gestionnaire exemplaire.”
C’est vrai qu’elle était aussi une femme d’affaires remarquable. C’est elle qui géra avec une
redoutable efficacité la succession de la famille La Rivière, famille maternelle de La Fayette.
C’est elle qui assurait la gestion des rentes annuelles de 150.000 couronnes de La Fay ette
Régulièrement invitée en Amérique aux côtés de son mari, elle préférait rester près de ses enfants
et assurer la gestion des affaires familiales.
C’est elle enfin qui géra et organisa l’acquisition de la propriété en Guyane, dont je parlerai plus loin.
La Fayette, malgré toutes ses incartades,( c’était pratique courante, presque obligée à l’époque,
d’avoir des maîtresses), il était authentiquement amoureux de sa femme et resta inconsolable de son
décès. Adrienne fut une femme sortant de l’ordinaire; un exemple pour lui et toute sa famille.
Il tenait toujours compte de ses opinions. ll manifesta par exemple beaucoup d'intérêt pour le
traitement et le comportement des enfants, depuis l'allaitement des bébés jusqu'à la liberté consentie
aux “adolescents” - une catégorie assez nouvelle. Par ailleurs, il soutint avec elle certains droits des
femmes, comme le droit au divorce.
7/ Le coup de grâce porté à l’Empire
En 1812, Napoléon dira de La Fayette : « Tout le monde en France est corrigé; un seul ne l'est pas
: c'est La Fayette. Il n'a jamais reculé d'une ligne. Vous le voyez tranquille. Eh bien , je vous le dis,
moi qu'il est prêt à tout recommencer ».
Napoléon abdique une première fois en avril 1814 suivi de son exil à l’Ile d’Elbe
Au moment des 100 jours, Napoléon a besoin d’une garantie démocratique et d’une caution morale
comme LA FAYETTE. Mais ce dernier ne croit pas à la conversion démocratique de Napoléon. Il
donne à cette époque sa définition de la démocratie en écrivant à Benjamin Constant « Il ne peut
exister de liberté dans un pays, à moins qu’il n’y ait une représentation librement et largement élue,
disposant de la levée et de l’emploi des fonds publics, faisant toutes les lois, organisant la force
militaire et pouvant la dissoudre, délibérant à portes ouvertes dans des débats publiés dans les
journaux ; à moins qu’il n’y ait une liberté de la presse soutenue par tout ce qui garantit la liberté
individuelle ».
Après Waterloo, Napoléon revient à Paris et tente de reprendre les pouvoirs qu’il a accordés à la
Chambre. La Fayette, élu alors député, présente une motion indiquant que l’indépendance de la
nation est en danger, que la Chambre siège en permanence et que toute tentative de la dissoudre
serait un crime de haute trahison. LA FAYETTE fait du départ de Napoléon un préalable à la
discussion avec les puissances étrangères. Napoléon est contraint d’abdiquer le 22 juin 1815.
8/ Lafayette de retour en Amérique.
Battu aux élections de 1823 LA FAYETTE choisit de retourner aux USA où il est accueilli en héros.
Le 15 août 1824, il débarque à New York : 30.000 personnes l’attendent au port. Les hommes
chargés de sa protection sont les “La Fayette’s guards”, un corps militaire qui existe encore
aujourd’hui. Il est l’invité officiel de James Monroe, le président, pendant un an. Il est considéré par
les contemporains comme un des “funding fathers”, les pères fondateurs, au même titre que Lincoln
ou Washington. Il est reçu officiellement par 132 municipalités, dans la plupart des états et par la
grande Loge de Pennsylvanie, dont Benjamin Franklin fut Grand Maître.
37 loges américaines portent déjà son nom. Il refuse 200.000$ et une terre de la part du Congrès.
Il fait l’objet d’une gloire exceptionnelle car liée à la reconnaissance du peuple, et qui ne s’est pas
abîmée dans l’exercice du pouvoir politique.
Jamais une nation ne rendra un tel hom mage officiel à un étranger.
Il repart un an plus tard, le 8 septembre 1825. Il repart pour la France avec une poignée de terre de
la baie de Chesapeake qu’il voudra faire répandre sur son cercueil.
A son retour en France, la foule veut également saluer le héros des deux mondes mais la
gendarmerie disperse vite les badauds.
9/ Retour aux affaires en France
Il se retire en Seine et Marne où une foule permanente vient le visiter. En juin 1827, il retrouve son
siège de député. Charles X dit de lui « il n’y a que deux hommes qui n’ont pas varié du tout dans leurs
idées depuis 1789, c’est moi et Monsieur de La Fayette ».
LA FAYETTE est l’âme de l’opposition libérale à la Chambre. Il défend une instruction nationale
obligatoire. En 1829, il demande un élargissement du suffrage à tous les contribuables quel que soit
le montant de l’impôt. Il fait un tour de France (et des loges) pour galvaniser les libéraux. Il est et
restera le chantre du libéralisme économique.
Après une dissolution et des élections ratées, Charles X publie le 26 juillet 1830 des ordonnances.
Un ordre d’arrestation de LA FAYETTE est donné mais personne n’ose l’appliquer. Il remonte
précipitamment à Paris. La Charte ayant été violée, il lui appartient de porter une nouvelle fois le coup
de grâce au Régime.
Les Charbonniers montent dans Paris des comités insurrectionnels dans chaque arrondissement et
des délégations de citoyens se succèdent auprès de LA FAYETTE pour lui demander de reprendre
le commandement de la Garde Nationale à 73 ans.
A ce moment là, il a entre les mains, pour la seconde fois, l’histoire de France.
C’est à lui de décider de l’avenir.
S’il veut faire proclamer la République, il peut en être le président immédiat.
Mais se hisser au rang de Georges Washington français n’est plus ce qui l’anime à cette époque.
Après en avoir tant vu, il se demande si la République est, à ce moment là, le meilleur régime
politique pour la France. Il est ambitieux de gloire, non de pouvoir. Il se préoccupe donc
uniquement de protéger le peuple de Paris. Malgré le retrait des ordonnances, les partisans de
la monarchie constitutionnelle, Adolphe Thiers en tête, commencent à placarder des affiches
faisant appel au duc d’Orléans.
LA FAYETTE se rallie au duc d’Orléans. Un conflit éclate entre la Municipalité et la Chambre
pour savoir comment l’annoncer au peuple. C’est LA FAYETTE qui arbitre. Le 31 juillet, à 14h,
le fils de Philippe Egalité se rend à cheval vers l’hôtel de ville, en uniforme de général et arborant
la cocarde tricolore. Il vaut une caution populaire que seul LA FAYETTE peut lui donner. Il se
présente à lui comme un ancien de la garde nationale qui va voir son commandant. LA FAYETTE
prend le duc par un bras, le drapeau de l’autre, va au balcon et prend le prince dans ses bras et
l’enserre dans les plis du drapeau tricolore. Un grand coup médiatique encore une fois. Quelle
modernité.
On dit que LA FAYETTE est un républicain qui a fait un roi. C’est vrai sur le plan médiatique mais
il n’est pas le chef de file des orléanistes. Sur le moment, il a considéré que c’était le moyen
d’éviter une révolution longue, sanglante et incertaine. Ce qu’il veut en 1830, c’est faire retirer
les ordonnances, chasser le gouvernement, revenir à l’esprit de la Charte en élargissant son
socle démocratique.
A l’époque Orléans est le mieux placé : il est roi des français, accepte le drapeau tricolore,
renonce au sacre à Reims. Il tient son pouvoir d’une décision parlementaire, et il incarne le
programme de l’hôtel de ville proposé par ses fidèles.
Mais La FAYETTE poursuit sa quête démocratique. Le 7 août, il demande la suppression de
l’hérédité à la Chambre des pairs, le 17 août il demande l’abolition de la peine de mort, puis de
l’esclavage.
En décembre 1830, le commandement de la garde nationale est décentralisé, il perd donc tout
pouvoir. Il démissionne.
Il continue cependant à lutter pour toutes les causes et notamment l’indépendance de l’Irlande
et de la Belgique.
Il est réélu député de Meaux en 1831, et il est également élu à Strasbourg alors qu’il ne s’y
présente pas… Il tente de f aire réduire à 15 ans le mandat des pairs.
Ses deux dernières années, il devient un opposant acharné du régime.
Il meurt le 20 mai 1834. Des obsèques nationales sont organisées le 22 mai. La sécurité publique
est confiée à l’armée pour éviter tout débordement. Il se fait enterrer à côté d’Adrienne. Des
tenues funèbres sont organisées dans la plupart des Loges. Un drapeau américain flotte à côté
de son tombeau. Le congrès a envoyé de la terre de Yorktown pour répandre sur son cercueil.
8/ Je vous propose un dernier chapitre, “Lafayette Franc Maçon”
Comme je l’ai dit précédemment, il a vraisemblablement été initié à la Loge La Candeur. Il lit
Rousseau, Montesquieu, et il rêve d’Amérique à travers les écrits de l’abbé Raynal. Il fréquente
aussi « Les neufs sœurs» que Benjamin Franklin présidera. Il visite aussi de nombreuses Loges
durant ses voyages aux USA, notamment des loges qui rassemblent des militaires français et
américains.
C’est sa femme, Adrienne, qui a brodé le tablier de Georges Washington qui est aujourd’hui
exposé à Philadelphie. Tablier, dit-on, qu'il aurait porté lors de la pose de la première pierre du
Capitole.
Il s’oppose à Philippe Egalité, duc d’Orléans, pourtant Grand Maître du GODF, mais qui
acceptera en 1793 la dissolution de l’Obédience car en République il n’y a pas besoin de
sociétés secrètes.
Napoléon ayant la main sur les loges, il ne les fréquente pas beaucoup durant l’Em pire.
En revanche son dernier voyage aux USA lui permet d’accéder au 33ème degré du REAA. Et
il est nommé représentant (« garant d’amitié») du suprême conseil des USA auprès du suprême
conseil français.
Mais surtout, il reste fidèle toute sa vie aux principes de tolérance, d’égalité et de fraternité,
comme en témoigne sa position sur l’esclavage. Entre 1785 et 1786, il fait des visites en Europe
en rendant compte à Georges Washington . Il aborde notamment dans ces courriers la question
des esclaves. Il propose à Georges Washington de s’associer à lui pour constituer un centre
agricole où les esclaves s’habitueraient progressivement à la liberté. Il achète une terre en
Guyane où on enseigne aux anciens esclaves à cultiver la café, la cacao, la cannelle, afin qu’ils
deviennent des exploitants agricoles. Il appelle l’exploitation La Gabrielle. Le paradoxe est qu’à
la révolution, les biens de LA FAYETTE seront confisqués et la Convention revend les esclaves!!
A l’initiative d’Adrienne Il crée également en Auvergne une fabrique de tissage de la laine des
moutons avec une école pour apprendre le métier aux hommes comme aux femmes et assurer
ainsi leur subsistance .
On le trouve souvent hésitant, incapable de jouer les grands rôles, naïf, toujours à échafauder
des projets souvent irréalistes ou irréalisables.
Pourtant, à une époque marquée par des retournements d’attitudes spectaculaires, il maintient
toujours le même cap : la défense de la liberté, la démocratie. Sa vie s’articule autour de la
défense de tous les opprimés : les insurgents, les noirs, les indiens d’Amérique, les protestants,
les juifs. A la limite, s’il avait exercé le pouvoir, son combat aurait perdu de sa pureté.
Comme on l’a vu à plusieurs reprises, Il maîtrise la communication avec une grande modernité,
quitte à en faire un peu trop et à apparaître trop idéaliste, ou trop romanesque.
Retiré en Seine et Marne dans son château de La Grange, La Fayette renoua avec la
maçonnerie. Il fut en 1806 Vénérable de la loge « Les Amis de la Vérité » de Rosoy-en-Brie, ville
voisine de La Grange. Les calendriers du Grand Orient attestent qu'il était Vénérable d'honneur
de 1811 à 1813.
Sous la Deuxième Restauration, La Fayette est assidu aux travaux maçonniques.
Depuis le 28 Août 1831, le Suprême Conseil a décidé d'admettre La Fayette en son sein , en
qualité de membre titulaire et actif car il est déjà pourvu du 33ème et dernier degré du rite aux
Etats-Unis D'Amérique.
La Grande centrale du Rite entérinera cette promotion le 12 octobre 1831.
Il reçu d'autres hautes distinctions maçonniques.
A 76 ans, en 1833, il est encore le Vénérable de sa log e de Rosay.
La lame "flamboyante" est caractéristique de l'épée que le Vénérable Maître dépose sur son
plateau à l'ouverture des travaux maçonniques. Cette épée est manifestement le témoignage de
l'un des nombreux hommages que les francs-maçons firent à leur frère La Fayette. La véritable
épée qui lui avait été offerte par Washington, est conservée au Musée de la Franc-Maçonnerie
à Paris
Voilà, Vénérable Maître et vous mes Soeurs et mes Frères, cela faisait longtemps que je voulais
vous faire partager mon attirance pour cet homme hors du commun dont la vie fut un vrai
roman/feuilleton. Quelle merveilleuse idée aux fondateurs de notre Loge de lui avait donné son
nom.
Quand on sait que de nos jours le Nom de La Fayette, cet homme de valeurs, est surtout associé
à des galeries commerciales, au temple des marchands, bientôt ici même à Luxembourg, on se
dit qu’il n’est pas toujours bon de mourir célèbre.
J’ai dit Vénérable Maître.